Résidences

VERSION D’ESSAI est un programme de résidence de huit semaines qui accueille, AU LIEU, un.e artiste-écrivain.e entre septembre et décembre. La résidence permet à l’auteur.e d’avancer à la fois sur sa pratique plasticienne et sur son travail littéraire. À l’issue de sa résidence, l’auteur.e réalise une exposition AU LIEU et produit un document d’archives édité en collaboration avec les éditions extensibles.

VERSION D'ESSAI

AU LIEU, laboratoire de recherche et de création dédié à la transversalité art/littérature accueille un programme de résidence de huit semaines pour un artiste-écrivain.



  • Bourse de création de 900€ mensuelle.
  • Un espace de travail personnel.
  • AU LIEU dispose d’un atelier bois d’appoint, d’outils de production photo et d’une station de montage vidéo.
  • AU LIEU ne dispose pas d’ateliers de sculpture/peinture, les pratiques propres seront donc favorisées (vidéo - photographie - dessin - installation - son)
VERSION D'ESSAI 2021

En 2021, VERSION D’ESSAI reçoit Laure Mathieu, artiste écrivaine et performeuse et le collectif PARADIO.

Dans le cadre de sa résidence, Laure Mathieu expérimente avec Alexandre Barré et Loris Humeau le principe de commissariat démocratique. Cette forme particulière de travail en commun est inspirée par l’idée du poète américain Jack Spicer. Le collectif d’anonymes, aux contours mouvants, voué à s’étendre, se veut à la fois une tentative de sortie des logiques concurrentielles qui animent nos carrières. A l'issue de la résidence s'est tenue AU LIEU la première exposition du collectif, intitulée "Comment oublier son parapluie pour que quelqu’un d’autre le prenne". Celle-ci explore les notions de perception, de langage et d’apprentissage. Laure Mathieu a, quant à elle, publié LE PLUS GRAND LIT DU MONDE aux éditions extensibles. Certains des textes du livre sont en écho direct avec l’exposition quand d’autres prennent le large. Tous explorent à leur manière l’ivresse de ces trajectoires paraboliques.

VERSION D'ESSAI 2021

En 2021, VERSION D’ESSAI reçoit Paul Heintz, artiste cinéaste.

"J’ai souvent imaginé rencontrer un personnage de roman, me demandant s’il collerait à l’image, physique, psychique que je m’en étais fait à la lecture. J’ai alors cherché des homonymes de figures romanesques emblématiques, avec l’envie de confronter mes projections à la réalité de ceux qui portent un nom chargé d’une histoire qui n’est pas la leur. Je me suis arrêté sur Winston Smith, le héros de « 1984 » , qui m’a semblé rejoindre mes préoccupations de recherche : zones de tension entre intime et politique, individu et fiction, autorité et norme sociale. D’après l’annuaire anglais, il existe au moins 25 personnes portant le même patronyme que ce personnage résidant actuellement à Londres. Me voilà parti sur les traces de Winston Smith." La résidence VERSION D'ESSAI a été pour Paul Heintz l'occasion de développer un travail d'écriture lié à son parcours de recherche ainsi qu'une exposition d'enquête, mettant en scène des archives authentiques et d'autres, fictionnalisées. A l'issue de sa résidence, Paul Heintz a publié CHARACTER aux éditions extensibles et AU LIEU a accueilli son exposition éponyme.

VERSION D’ESSAI 2019

En 2019, VERSION D’ESSAI reçoit Benoit Toqué, poète et performeur, auteur de Gloire gouaille gosier, récit poétique publié chez Supernova en 2018.

"La première fois que je lis l’expression ‘‘art dégénéré’’ écrite en allemand, c’est dans Europeana : Une brève histoire du XXe siècle, de l’écrivain tchèque Patrik Ouředník. En allemand, ça s’écrit entartete kunst. Comme je ne comprends pas cette langue, dans entartete – E-N-T-A-R-T-E-T-E – je lis ‘‘entarter’’ et ‘‘tête’’, ce qui est logique : entarter quelqu’un, c’est lui envoyer une tarte à la crème en pleine tête, la lui étaler sur la face.

Je pense à Noël Godin. Il est belge, je comprends sa langue. Tout le monde comprend la langue de l’entarteur belge. Tout le monde est sensible à la gestuelle burlesque, tout le monde la comprend. C’est international. Ça s’exporte bien. Mieux que l’espéranto. Même les enfants. Même les enfants sont réceptifs à un entartage, à une tarte à la crème qui s’explose sur une tête, à la crème qui dégouline sur le visage et le long du cou, s’incruste dans les cheveux, fait cligner les yeux, qui asperge et tache les vêtements. À moins que ce ne soit surtout. Que ce ne soient surtout les enfants.

Tout le monde est réceptif aux chutes, à la blague de la peau de banane. Dans un boulot de nuit que j’ai eu, je travaillais souvent en binôme avec un collègue qui passait la majeure partie de la sienne à regarder des best of de gags, de caméras cachées et de vidéos de chutes. Il était mort de rire. Il avait cinquante ans. Toutes les nuits, il regardait les mêmes vidéos, les mêmes caméras cachées, les mêmes gens chuter. Il riait. Toujours les mêmes. Comme il mettait des écouteurs, les rires préenregistrés m’étaient épargnés. Je n’entendais que son rire dans la nuit."

VERSION D’ESSAI 2018

En 2018, VERSION D’ESSAI reçoit Mélanie Yvon, artiste plasticienne et écrivaine, auteur de Entrée libre, récit d’observation participante publié au Nouvel Attila en 2018.

“La genèse de ce projet est liée à une expérience d’immersion en tant que vendeuse dans un sex-shop. C’est dans ce lieu que j’ai créé le personnage de Milena, présent dans le texte Entrée Libre, et que je réactive sous forme de performances. Une manière de questionner d’une part certaines entrées qui composent ce texte, mais aussi la question du travail, que j’envisage sous forme détournée car je mets en place des protocoles et dispositifs pour y récolter les matériaux nécessaires à ma production artistique.”